« Dans le mot Malchance, y'a le mot chance. Mais surtout le mot Mal...»
Caractère ?! Ah...Désespérant....Heu...Disons que j'ai un vrai caractère de chien. Du moins, c'est ce que m'ont dit mes proches. Le peu de proche que j'ai...Et je n'arrive pas à croire ce qu'ils disent de moi ! Ce ne sont que des hypocrites ! Je vous assure que je suis une personne tout à fait dans les normes de la société. Je suis N-O-R-M-A-L. Juste un peu différent, c'est tout !
Les principaux adjectifs qui me collent parfaitement d’après eux sont : Pessimiste, Mélancolique, pauvre, malchanceux, Dépressif ET ! Suicidaire. Il ne se passe décidément pas un jour sans que je ronchonne dans mon coin en préparant une bonne vielle corde. Certains disent que je suis aussi un peu hystérique. Mais c'est FAUX ! Totalement faux ! C'est vrai que je crie de temps en temps quand je rate une tentative de suicide, quand je vois qu'un prix est trop élevé, où quand je vis une situation qui me désespère au plus haut point, mais je reste tout à fait une personne calme et respectable. Je pense.... Puis quoi ? C'est le monde qui se tourne contre moi ! Le monde lui même, les dieux, ou une organisation qui m’empêche de mourir tout en me laissant une vie minable !
Je me montre souvent sarcastique et désagréable lorsqu'une personne m’exaspère aussi, mais je pense être quelqu'un de côtoyable...
Quoi ? Vous me croyez pas ? Humph, tant pis je suppose...
Mes réactions sont souvent extrêmes, mais j'aime à prôner le rationalisme et le réalisme. Magie ? Humph ! Foutaise ! Bon, c'est vrai que je n'y connais pas grand chose en science non plus (comment ça je suis idiot?) mais tout de même ! En réalité, le seul domaine où j'étais doué était le poison, et les soins. En côtoyant la mort de si près, on apprend à se recoudre soi même ou à reboiter son épaule haha...
Un ami m'a dit un jour que j'étais souvent contradictoire dans mes faits ou mes dires, mais ce n'est pas très important ça je pense.
Lorsque une situation tourne au vinaigre, je n'hésite pas à fuir non plus. J'avoue être lâche mais n'est ce pas normal de fuir toute bizarrerie ou danger si vous n’êtes pas sûr de mourir sans souffrance ?
Et puis quoi ? Les lâches sont les hommes les plus dangereux que vous pourrez rencontrer dans votre vie ! Les hommes qui n'ont plus rien à perdre sont toujours les plus dangereux. Toujours.
Aaaah, j'aimerai tellement mourir...
Attendez, qu'on soit bien clair sur un point. Je ne suis PAS Maso. Compris ? Certes je suis celui qui encaisse les coups, comme certains appellent « Paladin » ou « Défenseur » dans leurs jeu de donjon et dragon, mais ce n'est pas par plaisir ! Et je ne me pends pas par plaisir non plus ! Je ne fais pas partie de ces pervers dégénérés qui consacrent leurs temps libre à se faire fouetter par une quelconque femme Sado ! P...Puis je suis déjà possiblement amoureux d'une certaine personne...
Comment ça je fais partie de ce bord là ? JE FAIS PARTIE DU BON BORD ! Je suis sur le bon coté du bateau ! Ok ?! Bon sang...
Cela vous est il déjà arrivé de glisser sur une peau de banane, tomber dans des escaliers, pour ensuite recevoir un sceau d'eau glacé sur la tête ? Bien sur que non....Ce genre de chose n'arrive qu'à moi.
Un début sans fin
Que dire sur mon histoire, mis à part dire qu'elle fut misérable et comique dés ma naissance ?
Je ne suis qu'un petit orphelin dont les parents, semblerait il, n'eurent pas les moyens de me nourrir.
La solution à ça ? La vente bien entendu ! Mais comme je ne valais pratiquement rien à cause de mon jeune age, ils décidèrent de me vendre en même temps que l'une de mes sœurs âgée de 3ans de plus que moi. Les deux pour le prix d'un, ils deviendront robuste, etc...
Bah, je ne leur en voulais pas, à mes parents. Je ne les connaissais pas, mais autant dire que c'était une démarche compréhensible vu qu'ils avaient placé tout leurs espoir et leurs argent sur la fille aînée qui selon ma sœur, avait trouvé un potentiel mari riche et noble. Ou un travail en tant que servante dans un manoir riche et reculé d'Elvadia....Allez savoir, je ne m'y intéressais guère. Et en plus, c'était toujours mieux que de servir de cobaye ou de voir ses organes se vendre dans les 4 coins du marché noir d'Elvadia non ?
Et ainsi, dés mon plus jeune age, je travaillai en tant que servant dans une famille de noble. Généreux ? Infecte ? Qui sait ? Ils ne disaient pratiquement rien aux servants, et ne leurs faisaient rien non plus. Au final, ma sœur et moi avions eu une meilleure vie ici que chez nos parents. Nourris, logés, habillés, aimés par les autres servants...Bref, c'était une vie paisible et sans soucis.
Du moins, ça l'était pour ma sœur, et ça l'aurait dû être pour moi aussi. Mais devinez quoi ? Cette garce me refilait toute les taches les plus chiantes, et se la coulant douce la plupart du temps ! Si bien que je me réveillais avec des courbatures atroces, et me couchai épuisé alors que la nuit était bien entamé... En fait, c'est peut être la responsable de la personne que je suis aujourd'hui ? La personne qui voit toujours le mauvais coté des choses ? Qui doit se débrouiller seul avec les moyens du bord ? Grr...
Cette flemmarde irresponsable...
Bref, mes journées étaient bien bien chargés. En plus de nos taches quotidiennes, nous avions un maître d'arme nous apprenant les bases de l'auto défense et l'art de l'épée au cas où nous devrions aussi travailler en tant que garde du corps. Et là, catastrophe.
Le maître d'arme remarqua que ma sœur était particulièrement doué et attiré par ce qu'on appelait le « catch », si bien que hors des cours (et même pendant) je servis de punching ball vivant pour les prises de ma sœur. Je ne pouvais ni me plaindre, ni me défendre, mis à part subir.
Quand à mes capacités, mon professeur ne remarqua rien de spécial. Il m’entraîna avec une épée et un bouclier, comme n'importe quel autre soldat. Oh attendez. Il a effectivement dit que j'avais une capacité. Une capacité de survie. À cause du travail en plus ainsi que de la violence de ma sœur, mon corps s'était endurcit.
Au bout d'un certains temps, je me suis dis : Pourquoi vivre ? Ma vie était désespérante et merdique et le monde autour l'était tout autant. Bon, j’exagérai un peu à l'époque mais quand même ! Je n'étais qu'un enfant, et les enfants ne réfléchissent pas vraiment à leurs actes.
Ma première tentative de suicide se solda par un échec. Au moment même où j'avais passé ma corde autour du cou, la fille unique des nobles s'accrocha à moi, faisant lâcher la corde.
Autant vous dire que ce jour là je m'étais plus rapproché de la mort que je ne l'avais été plus tard. Elle avait tellement tiré qu'il m'en restait une marque autour de mon cou.
Mais j'étais quelqu'un de déterminé et surtout, de têtu. Je ne lâchai pas le morceau pour autant. Mais à chaque fois, soit le destin intervenait, soit une personne quelconque me sauvait, notamment la fille des nobles que je détestais pour son optimisme implacable. « Tu n'a pas à devenir plus grand que tu ne l'es, tu es trop bien comme tu es ! » disait elle. Ah !
Mon seul réconfort dans tout ça, c'était lorsque je rencontrais une jeune fille un peu plus jeune que moi lors de mes courses ou de mes rares temps libres. Elle était souvent accompagné par un homme, qui à sa carrure, était probablement garde. Nul besoin de vous dire que dés le premier regard, j'en fus tombé amoureux. Mon premier amour. Quelque chose de merveilleux, d'euphorique, qui égaillait mes journées. A chaque rencontre ce sentiment dans mon cœur grandissait.
Et au final, le monde autour de moi se brisa en mille morceau lorsque je sus la vérité. C'était un garçon...Du moins, c'est ce qu'il prétendait. Je ne pouvais croire à une telle absurdité ! Mais si c'était vraiment un garçon...Argh ! Non, je ne voulais pas savoir la vérité ! Tout mais pas ça !
Les semaines suivante cette révélation, mes tentatives de suicide grimpèrent en flèche.
Parallèlement, mon taux d'échec resta le même....
Mais ça ne m’empêcha pas de le revoir. *Tousse *
Les affres de la mort
Hum...trêve de bavardage. Vous l'aurez compris, ma vie fut misérable. Quand est il de maintenant ? Pourquoi suis je un simple citoyen? C'était lors de mes 18ans.
En ne laissant qu'un simple mot sur la table de la cuisine, je fuguai de mon lieu de travail pour m’enrôler dans un métier plus...Dangereux. Ou je risquerais de mourir pour sur. Quel était le boulot légale le mieux pour ça ? L'armée ! Ainsi, je m’enrôlai sans difficulté, sous une fausse identité. Âpres une ou deux année, ce pourquoi j'étais venu se réalisa. Ce n'était pas une guerre à grande envergure, à vrai dire plus une bataille, mais pour moi, c'était tout comme. On nous envoya près d'une frontière où un pays, dont le nom m'échappe, avait amassé des troupes. Ce pays en question n'avait pas déclaré de guerre ou quoique ce soit. Et c'était fourbe de leurs parts. Une histoire de noble...
Tandis que les autres priaient pour qu'une guerre ou une bataille n'éclate pas, moi, je riais doucement de la mort qui finissait enfin par approcher. La vie était un jeu, et ma fin approchait à grand pas.
Au final, du sang coula. Beaucoup de sang. Les heures qui passèrent me semblèrent une éternité dans le fracas des armes. J'embrochai, et tentai de me faire embrocher. Même si je cherchais à mourir, je voulais au moins vendre chèrement ma peau. D'où je tirais mon énergie ? Tout comme les gens qui se battent en tirant leurs énergie de la colère ou de la vengeance, le désespoir était une énergie comme une autre. Peut être bien plus puissante qui sait ?
Et, petite devinette. Sur un champ de bataille, ou dans une bagarre, quel type d'homme est le plus dangereux ? C'est simple. Celui qui n'a plus rien à perdre dans la vie.
Je me rappellerai toujours de ce jour là. L'odeur de la mort, mon armure teinté de rouge, les charognards volant au dessus de nous en attendant leurs festins....
À chaque fois qu'une lame courrait vers ma poitrine, un autre soldat qui passait par là mourrait à ma place ou tuait mon agresseur.
À chaque fois qu'un cheval faillit m'écraser de son poids, il finissait par se cabrer et écraser sur son propre cavalier.
À chaque fois qu'une flèche volait vers moi, une personne me poussait par inadvertance pour ensuite pousser un râle rauque dans le sang et la boue.
La mort était omniprésente, et pourtant, si lointaine à mes yeux. À chaque fois que ma vie était sauvée, une autre personne mourrait. Je n'étais pas tout le temps sauvé par d'autres personnes, mais il m'arrivait aussi de glisser sur la boue ou de voir le vent dévier la trajectoire d'une flèche.
Était ce une bénédiction ? Une malédiction ? Une coïncidence ? Je ne le saurais le dire, mais cela m’effraya.
Parce que je suis têtu, je finis par rejeter l’hypothèse d'une quelconque magie ou d'intervention divine, et épousa le simple fait de la coïncidence. Une grosse coïncidence certes, mais tout de même une coïncidence.
Nous gagnâmes la guerre qui n'en fut pas une, et le prix que nous avions payé ce jour là fut élevé des deux cotés. Beaucoup de connaissance moururent, ne faisant que renforcer mon envie de me mettre la corde au cou. Pourquoi mes amis mourraient ils dévorés par des corbeaux alors que moi, je continuais à vivre ? Je trouvais cela absurde et injuste, autant pour eux que pour moi.
Ce jour là, accroupis parmi des centaines de cadavre, je me mis à hurler mon désespoir dans des larmes de sang, accompagné par le croassement des corbeaux. Pour la première fois de mon existence, je regrettais au plus profond de moi d’être encore en vie.
De retour à la réalité de la vie.
Je finis par quitter l'armée malgré ma promotion au rang de capitaine, en me rendant bien compte qu'une guerre n'éclaterait plus de si tôt. De plus, je ne voulais plus revivre les affres de la guerre qui aujourd'hui encore, continuent à me hanter jour après jour.
M'enfin, il y a des points positifs à toute cette histoire. Je suis libre désormais. Je travaille par ci par là, et j'ai tout mon temps pour me suicider désormais. J'ai juste à éviter ceux que j'ai connu avant de m’enrôler dans l'armée, les rues et les quartiers avec des nobles trop dangereux, notamment le nouveau qui s'était proclamé noble à la place de son père il y a peu. Al'thor. Un nom qui faisait trembler la plupart des gens dans la rue. Aaaah, maintenant que j'y pense, je ne revois que très peu la jeune fi..Heu le jeune garçon...Il semble occupé ces derniers temps. Et dire qu'il faisait partie des rares raisons pour laquelle j'étais encore heureux d’être en vie...
J'aurais pu choisir de retravailler en tant que servant ou garde, mais par pur bêtise je choisis de vivre normalement, même si cela devait signifier dans la pauvreté en cherchant la mort qui se cachait de moi.
Du moins, je pensais pouvoir vivre normalement, jusqu'à ce qu'un groupe rebelle anti-noble remplie de personne aussi bizarre que moi me recrute par des moyens tout à fait peu recommandable. Ma malchance n'avait pas de fin...